03/09/2025
Le label Parc national des Cévennes, décerné en 1970, n’est pas anodin : ici, faune, flore et paysages se côtoient dans une mosaïque d’univers préservés. Unique parc national à être encore habité dans sa zone cœur, il couvre près de 2 973 km², répartis entre la Lozère, le Gard et l’Ardèche (Source : Parc national des Cévennes). Plus de 2 410 espèces végétales y sont recensées, dont plusieurs endémiques comme le génépi des Cévennes, et près de 240 espèces d’oiseaux, dont l’aigle royal et le circaète Jean-le-Blanc. Mais au-delà de la biodiversité, l’exception cévenole tient aussi au relief singulier de la région, ce “pays où l’eau sculpte la pierre”.
Impossible d’évoquer les sites incontournables sans mentionner les Gorges du Tarn et de la Jonte, véritables emblèmes naturels du secteur. Ce sont des canyons spectaculaires, creusés dans les Grands Causses par les rivières Tarn et Jonte sur respectivement 53 et 27 kilomètres de long.
Anecdote : au XIXe siècle, le secteur de la Malène était déjà un haut-lieu du tourisme, les touristes de l’époque descendant en barque avec d’intrépides rameurs, ancêtres des actuels “bateliers du Tarn”.
Culminant à 1 699 mètres au sommet du Finiels, le Mont Lozère est le toit des Cévennes et l’une des portes majestueuses du parc. Entre forêt de hêtres, tourbières, landes à bruyère et chaos de blocs granitiques arrondis, le site impressionne par son atmosphère de haute montagne, rare sous ces latitudes.
Anecdote : Les pelouses sommitales abritent encore les "drailles", anciennes voies de transhumance parcourues chaque printemps par des troupeaux ovins venant de la plaine languedocienne.
Formé suite à une spectaculaire recoupe de méandre de la Vis, le Cirque de Navacelles s’enfonce dans un “cratère” vertigineux de 300 mètres de profondeur. Ce site unique, à cheval entre le Gard et l’Hérault, figure aujourd’hui parmi les Grands Sites de France et est inscrit au Patrimoine Mondial UNESCO dans le périmètre Causses et Cévennes.
Anecdote : Le village de Navacelles, minuscule et isolé, fut autrefois si difficile d’accès qu’on y recevait le courrier... par câble terrestre tendu au-dessus du canyon jusqu’en 1953 !
Le massif de l’Aigoual (1 567 m), frontière climatique entre Méditerranée et Atlantique, offre quelques-unes des plus vastes forêts domaniales du sud de la France. Lieu des premières reforestation française, il draine un patrimoine forestier étonnant sur ses pentes.
Anecdote : C’est sur l’Aigoual que furent enregistrées des séquences du record français de précipitations : 1 500 mm d’eau tombés en… 24h lors d’un épisode cévenol en 1963 (source : Météo France).
Derrière les reliefs abrupts, les Cévennes recèlent des vallées profondes et baignées de lumière.
Fait marquant : plus de 60 espèces végétales protégées, postées tout au long des rivières et falaises.
Difficile de parler des Cévennes sans évoquer son sous-sol. Les massifs karstiques recèlent de véritables trésors souterrains.
Anecdote : la première spéléologue professionnelle française, Marthe Lucie Courty, explora l’Aven Noir dans le mont Espinouse dès 1905.
La magie opère aussi depuis les points hauts, avec des panoramas majestueux sur la région et des villages perchés qui gardent la mémoire de la résistance cévenole.
Au fil des saisons et des altitudes, les Cévennes dévoilent des contrastes saisissants : il n’est pas rare de croiser la neige sur le Mont Lozère alors que les amandiers fleurissent dans la vallée du Vidourle. Si chaque site naturel offre une expérience à part entière, tous racontent une histoire, celle d’une terre résistante et généreuse, façonnée par ses habitants, ses eaux et ses vents. Les Cévennes sont une invitation à ralentir, contempler, rencontrer… et pourquoi pas, trouver son propre coin secret le temps d’un séjour. Pour aller plus loin, des ressources incontournables sont accessibles sur le site du Parc National ou les offices de tourisme locaux.